12 décembre 2011

Jubilatoire



Tout part d’une banale bagarre de sortie d’école  entre deux gamins de onze ans. L’un d’eux en ressort avec deux dents cassées. Ses parents demandent à voir ceux du « coupable », pour régler définitivement l’incident. En toute courtoisie, bien sûr, nous sommes entre gens de bonne compagnie.
 Dans le luxueux salon ou rien ne manque sur la table basse, ni quelques rares livres d’art, ni un gracieux bouquet de tulipes jaunes, on rivalise de politesse d’un canapé à l’autre devant un bon café, un clafoutis « home made ». On s’attendrit sur les gamins, ces bêtises, c’est de leur âge, on est prêt à oublier le passé, à signer le papier, tout prêt, qui mettra un terme à l’affaire. Mais voilà. Il y est question d’un « agresseur », « armé » d’un bâton. N’est-ce pas un peu démesuré ? D’ailleurs, cet « agresseur », a-t-il manifesté quelque regret ? Viendrait-il, peut-être, s’excuser ? La mère de la « victime » , une intello visiblement psycho-rigide derrière son amabilité de façade, insiste. Celle du « coupable », pas très maline, s’échauffe.
Les hommes s’abstraient, d’abord, avant de mettre, plus ou moins consciemment, de l’huile sur le feu. Le premier par un humour qui pèse des tonnes. L’autre, qui passe son temps rivé à son smartphone, par son indifférence arrogant.
 Le ton monte, le vernis craque, les différences sociales (l’hôte vend des produits ménagers, l’invité est avocat d’affaires) s’en mêlent, les rancoeurs longtemps refoulées explosent au grand jour, et, finalement, tout finit par un indescriptible pugilat.
Un vrai jeu de massacre J'ai   A DO RE

Carnage Roman Polanski

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire